Le village est classé « Un des plus beaux villages de France », et ses maisons de granit rose dominent la mer. Le long de la route d’accès, vous remarquerez une fontaine de galets d’aspect original. Piana était au Moyen-Âge l’un des fiefs des Leca, et on aperçoit les ruines de leur Fortin à la Foce d’Orto. Selon la légende, un trésor appartenant à la famille y serait caché. Durant la Seconde Guerre mondiale. C’est aussi à Piana, sur la plage d’Arone, qu’a débarqué le sous-marin Casabianca pendant la Seconde Guerre mondiale.
Au cœur du village se dresse l’église paroissiale dédiée a l’assomption, de style baroque tardif, elle fut achevée en 1792. Elle abrite la statue de la vierge de l’assomption, œuvre génoise du XVIIIe siècle, classée monument historique. Sa porte axiale est en bois polychrome. La voute du chœur est ornée de médaillons réalisés par le peintre Paul Mathieu Lovellini (1831-1919). Traditionnellement chaque année le dernier dimanche de juillet, les confréries corses se réunissent. On peut voir aussi a l’extérieur l’église romane Saint-Pierre et Paul, transformée en caveau familial au XIXe siècle.
Piana est surtout restée célèbre pour ses calanques, véritables sculptures naturelles de roches déchirées aux formes étranges, dont la couleur rougeoyante joue avec les rayons du soleil. Ce majestueux site est classé d’intérêt mondial par l’UNESCO. La route d’accès domine la mer, le golfe de Porto, et les reliefs escarpés lui donnent un aspect vertigineux. Au loin se découpent les presque iles de Senino et de Scandola.
Ce paysage a inspiré depuis toujours les peintres et écrivains, qui n’ont cessé de décrire les formes fantasmagoriques qu’ils voyaient dans ces aiguilles rocheuses. Maupassant, visitant la Corse, les décrivit en ces termes : « Je m’arrêtais d’abord stupéfait devant ces étonnants rochers de granit rose, hauts de quatre cents mètres, étranges, torturés, courbés, rongés par le temps, sanglants sous les derniers feux du crépuscule et prenant toutes les formes comme un peuple fantastique de contes féériques, pétrifié par quelque pouvoir surnaturel. J’aperçois alternativement deux moines debout, d’une taille gigantesque ; un évêque assis, crosse en main, mire en tête ; de prodigieuses figures, un lion accroupi au bord de la route, une femme allaitant son enfant et une tête de diable curieuse, cornue, grimaçante, gardienne sans doute de cette foule emprisonnée en des corps de pierre ».
Comme beaucoup de sites naturels étranges, les calanques sont supposées être l’œuvre du Diable. Selon une légende locale, Satan était tombé amoureux d’une bergère, mais celle-ci refusa ses avances et appela son mari au secours. Pour se venger, le Diable déclencha un éboulement et entreprit de sculpter la bergère, son mari et le troupeau dans la roche. Peu de temps après, Saint Martin bénit le lieu. Ses prières furent exaucées, et un golfe se forma, transformant le paysage démonique en une baie paisible.
Classé au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO, le site est protégé et ses espèces naturelles préservées. De nombreux sentiers de randonnée incitent les visiteurs à découvrir les calanques à pied plutôt qu’en voiture. On peut ainsi emprunter la route de la corniche, le sentier muletier ou le chemin de Capo Rosso. À l’ombre des pins lariccio, la côte découpée se dévoile peu à peu, donnant à voir un golfe sauvage dominé par des montagnes chaotiques.
Du hameau de Vistale, une route en lacets de 4 km descend vers la marine de Ficajola, ou s’abritent les barques de pêcheurs de langoustes.